5. Extraction, filtration et décantation, sans jamais chauffer le miel
Si l’extraction ne peut se faire qu’à froid – si l’on chauffe, la cire fond, les « bâtisses » s’effondrent, extraction impossible – après en revanche, au moment de la filtration, de la décantation, ou de la mise en pot, beaucoup de miels sont chauffés à 50 ou 60°c. Cela permet une décantation plus rapide et beaucoup plus aisée et aussi de conserver un miel toujours liquide tout en disant « obtenu par extraction à froid »… Maintenant le cahier des charges « AB » permet le chauffage du miel.
Nous n’utilisons pas ces méthodes : résultat, au lieu d’une seule journée de décantation quand le miel est chauffé, 3 semaines sont nécessaires pour que nos miels décantent naturellement dans des fûts en inox qu’on appelle des « maturateurs ». C’est plus long et plus compliqué, mais cela permet de respecter totalement la qualité du miel et de préserver ses atouts gustatifs et nutritifs. En effet, le fait de chauffer un miel déclenche un processus irréversible de dégradation qui ira en s’aggravant au cours des mois qui suivent.
04.11.2010 – Mise à jour
Un lecteur de notre Blog nous a posé la question suivante :
Vous y expliquez que maintenant le cahier des charge permet le chauffage du miel, êtes vous certains de cette information ? Avez-vous un lien vers ce nouveau cahier des charges ?
Je lui ai répondu :
Bonjour,
et oui, je suis malheureusement assez sûr de cette info.
Je l’ai appris l’hiver dernier lors d’une journée bio dans le cadre de l’ADAPRO-LR, à Montpellier : nous avions fait venir une personne d’Ecocert pour nous présenter les nouvelles réglementations concernant l’Apiculture Bio Européenne.
Pour les cahiers des charges, question lisibilité, c’est encore plus catastrophique que le précédent (le CC REPAB F) :il s’agit des: CE n° 834/2007 et CE n°889/2008, et je n’y comprend pas grand chose étant allergique à ce style de documents, d’autant + que les omissions y ont de grandes significations….
Bref, il n’est plus question de limite de température (40°c), ni des 10 et 15 mg d’ Hmf comme auparavant dans le Repab.
D’où l’explication de l’intervenante d’Ecocert: « il n’y a plus de limites spécifiques / chauffage du miel, il faut se référer à la réglementation générale « (40 mg d’ Hmf en France pour tout miel acheté par un consommateur).
Il y a des indications de « bonnes pratiques », pour « produits de qualité » par ailleurs mais sans limites contraignantes.
Le seul côté que je trouve positif, dont j’ai eu connaissance cet automne 2010, c’est un contrôle des apiculteurs bios de la région bien + strict, rigoureux, de Qualité-France et d’Ecocert sur les différents points des CE n° 834/2007 et CE n°889/2008 (notamment nourrissement, suivi et renouvellement du cheptel, butinage).
Cordialement, Jérôme Sarre.