Chaque année en juillet, nous faisons une sortie en famille, pour voir les ruches de Jérôme et pour faire une belle balade au lac de Laurenti.
Ici quelques impressions du pays de rhododendron sauvage.
Le Blog de l'Apiculture Biologique
Chaque année en juillet, nous faisons une sortie en famille, pour voir les ruches de Jérôme et pour faire une belle balade au lac de Laurenti.
Ici quelques impressions du pays de rhododendron sauvage.
Question :
On ne peut pas obliger les abeilles à butiner telle ou telle fleur! Alors comment faites-vous par exemple pour faire du miel de romarin ?
En effet, on ne peut pas obliger les abeilles ! Mais on peut placer les ruches au bon moment et aux bons endroits pour qu’elles aient à proximité de chez elles, des fleurs à butiner à volonté. C’est tellement tentant et satisfaisant qu’elles ne pourront pas y résister ! Pour le romarin par exemple, nous installons nos ruches sur un magnifique plateau sauvage des Corbières, proche de la mer et couvert de buissons de romarin à perte de vue et ce depuis des siècles . ..
Ce que nous faisons pour le romarin, nous l’appliquons aussi pour » produire » du miel de châtaignier, de tilleul, d’acacia, de rhododendron, de callune, de montagne, de tournesol, … Cette recherche d’emplacements pour les ruches afin d’obtenir telle ou telle variété de miel représente des années de travail et nécessite une excellente connaissance de la région.. Un goût aussi pour la découverte de la nature… Le but étant de dénicher des emplacements de ruchers au potentiel exceptionnel tout en évitant des déplacements en véhicule trop importants, dans un souci de protection de l’environnement et de développement durable.
Question :
Et comment êtes vous sûr que c’est bien du miel de romarin que vous récoltez au final ?
A nos débuts, nous faisions réaliser des analyses de chacune des variétés récoltées pour confirmer leur appellation. J’ai suivi aussi plusieurs formations pour apprendre à reconnaître les différentes variétés, par leur couleur, leur texture, leur arôme et leur goût bien sûr. Un peu comme on apprend à reconnaître un vin. Trente ans plus tard, j ‘ai rarement besoin des analyses ! Avant même d’extraire le miel, par son aspect, ses arômes, son goût je sais s’il mérite son appellation. Si jamais j’ai un doute, je le fais analyser par un laboratoire spécialisé. Les traces de pollens présentes dans le miel constituent en effet la signature unique de chaque fleur, comme l’ADN pour les humains…
Question :
Combien de pots de miel peut produire une ruche et combien de temps les abeilles mettent-elles pour le faire ?
Disons que l’on peut récolter en moyenne de 10 à 20 pots de miel de 500g par ruche et par miellée. Mais ces dernières années, cette moyenne a malheureusement beaucoup baissé. Pour une récolte, les abeilles butinent de 10 jours à 1 mois selon la floraison. Dix jours par exemple pour l’acacia car la floraison de cet arbre est très courte, jusqu’à un mois pour le romarin, dont les fleurs se renouvèlent. Les fleurs de romarin donnent une goutte de nectar par jour, ce qui est assez rare. Pour produire un pot de miel, les abeilles butinent et pollinisent jusqu’à 5 millons de fleurs et parcourent une distance équivalente à 5 fois le tour de la terre !
L’œuf, à la naissance a droit à quelques gouttes de gelée royale, puis les larves sont nourries au « pain d’abeilles » (mélange de miel et de pollen) alors que la reine sera nourrie toute sa vie à la gelée royale, d’où ce nom, ce qui lui permet de pondre en moyenne plus de 1000 œufs par jour…
La gelée royale n’est pas le fruit d’une récolte, mais elle est produite par certaines glandes des abeilles situées au niveau de leur cerveau, les glandes pharyngiennes. Il s’agit donc d’une sécrétion naturelle des abeilles, quand elles sont jeunes.
Gelée royale française Bio en vente dans notre boutique en ligne.
5. Extraction, filtration et décantation, sans jamais chauffer le miel
Si l’extraction ne peut se faire qu’à froid – si l’on chauffe, la cire fond, les « bâtisses » s’effondrent, extraction impossible – après en revanche, au moment de la filtration, de la décantation, ou de la mise en pot, beaucoup de miels sont chauffés à 50 ou 60°c. Cela permet une décantation plus rapide et beaucoup plus aisée et aussi de conserver un miel toujours liquide tout en disant « obtenu par extraction à froid »… Maintenant le cahier des charges « AB » permet le chauffage du miel.
Nous n’utilisons pas ces méthodes : résultat, au lieu d’une seule journée de décantation quand le miel est chauffé, 3 semaines sont nécessaires pour que nos miels décantent naturellement dans des fûts en inox qu’on appelle des « maturateurs ». C’est plus long et plus compliqué, mais cela permet de respecter totalement la qualité du miel et de préserver ses atouts gustatifs et nutritifs. En effet, le fait de chauffer un miel déclenche un processus irréversible de dégradation qui ira en s’aggravant au cours des mois qui suivent.
04.11.2010 – Mise à jour
Un lecteur de notre Blog nous a posé la question suivante :
Vous y expliquez que maintenant le cahier des charge permet le chauffage du miel, êtes vous certains de cette information ? Avez-vous un lien vers ce nouveau cahier des charges ?
Je lui ai répondu :
Bonjour,
et oui, je suis malheureusement assez sûr de cette info.
Je l’ai appris l’hiver dernier lors d’une journée bio dans le cadre de l’ADAPRO-LR, à Montpellier : nous avions fait venir une personne d’Ecocert pour nous présenter les nouvelles réglementations concernant l’Apiculture Bio Européenne.
Pour les cahiers des charges, question lisibilité, c’est encore plus catastrophique que le précédent (le CC REPAB F) :il s’agit des: CE n° 834/2007 et CE n°889/2008, et je n’y comprend pas grand chose étant allergique à ce style de documents, d’autant + que les omissions y ont de grandes significations….
Bref, il n’est plus question de limite de température (40°c), ni des 10 et 15 mg d’ Hmf comme auparavant dans le Repab.
D’où l’explication de l’intervenante d’Ecocert: « il n’y a plus de limites spécifiques / chauffage du miel, il faut se référer à la réglementation générale « (40 mg d’ Hmf en France pour tout miel acheté par un consommateur).
Il y a des indications de « bonnes pratiques », pour « produits de qualité » par ailleurs mais sans limites contraignantes.
Le seul côté que je trouve positif, dont j’ai eu connaissance cet automne 2010, c’est un contrôle des apiculteurs bios de la région bien + strict, rigoureux, de Qualité-France et d’Ecocert sur les différents points des CE n° 834/2007 et CE n°889/2008 (notamment nourrissement, suivi et renouvellement du cheptel, butinage).
Cordialement, Jérôme Sarre.
4. Pas de mélange de miels
Les mélanges de miels sont interdits quand on est apiculteur bio certifié Agriculture biologique (AB). On récolte le miel, emplacement (rucher) par emplacement et par miellée. Cela permet d’assurer la traçabilité du miel. Et donc pas question de mélanger sa propre production avec du miel parfois importé de Chine ou d’ailleurs en se prévalant d’une appellation « Miel de pays » difficile à contrôler…
En tant qu’apiculteur bio, nous sommes contrôlés par récolte et par rucher (emplacement de plusieurs ruches, en général de 25 à 50 ruches) et parfois sous la forme de contrôles inopinés dans les ruchers ou la miellerie.
3. Des récoltes sans produit répulsif
Le cahier des charges « AB » interdit tout produit répulsif pour faire fuir les abeilles des hausses (étage de la ruche) lors de la récolte . Nous même appliquons une méthode douce qui consiste à éviter que les abeilles ne remontent dans leur(s) hausse(s) lors de leurs incessants déplacements à l’intérieur de leur ruche. Cette méthode est plus longue et demande un travail de préparation, la veille du jour de la récolte, mais elle s’avère beaucoup moins stressante pour les abeilles et respecte encore plus les qualités du miel.