Question :
On ne peut pas obliger les abeilles à butiner telle ou telle fleur! Alors comment faites-vous par exemple pour faire du miel de romarin ?
En effet, on ne peut pas obliger les abeilles ! Mais on peut placer les ruches au bon moment et aux bons endroits pour qu’elles aient à proximité de chez elles, des fleurs à butiner à volonté. C’est tellement tentant et satisfaisant qu’elles ne pourront pas y résister ! Pour le romarin par exemple, nous installons nos ruches sur un magnifique plateau sauvage des Corbières, proche de la mer et couvert de buissons de romarin à perte de vue et ce depuis des siècles . ..
Ce que nous faisons pour le romarin, nous l’appliquons aussi pour » produire » du miel de châtaignier, de tilleul, d’acacia, de rhododendron, de callune, de montagne, de tournesol, … Cette recherche d’emplacements pour les ruches afin d’obtenir telle ou telle variété de miel représente des années de travail et nécessite une excellente connaissance de la région.. Un goût aussi pour la découverte de la nature… Le but étant de dénicher des emplacements de ruchers au potentiel exceptionnel tout en évitant des déplacements en véhicule trop importants, dans un souci de protection de l’environnement et de développement durable.
Question :
Et comment êtes vous sûr que c’est bien du miel de romarin que vous récoltez au final ?
A nos débuts, nous faisions réaliser des analyses de chacune des variétés récoltées pour confirmer leur appellation. J’ai suivi aussi plusieurs formations pour apprendre à reconnaître les différentes variétés, par leur couleur, leur texture, leur arôme et leur goût bien sûr. Un peu comme on apprend à reconnaître un vin. Trente ans plus tard, j ‘ai rarement besoin des analyses ! Avant même d’extraire le miel, par son aspect, ses arômes, son goût je sais s’il mérite son appellation. Si jamais j’ai un doute, je le fais analyser par un laboratoire spécialisé. Les traces de pollens présentes dans le miel constituent en effet la signature unique de chaque fleur, comme l’ADN pour les humains…