Traitement bio contre le Varroa

Un lecteur de notre blog nous a écrit :

Comment lutter contre le Varroa ?
Pour ma part j’ai arrêté de traiter depuis cinq ans.
Mais j’ai quelques soucis un peu moins depuis que je suis passé en plancher complètement ouvert.
Mais voilà je me pose la question suivante : nos abeilles finiront elles par lutter seul contre le Varroa ?
Pour ma part je m’efforce de garder des essaims très fort avant l’hivernage et je leur laisse une hausse de miel car ici en tarn et garonne il est de coutume de nourrir au sirop. Pour moi c’est bof – on a oublié que les abeilles mangent du miel a mon avis.
Merci de votre réponse et désolé pour ce long message.

Bonjour,
J’ai essayé beaucoup d’attitudes différentes / Varroa depuis son arrivée dans l’Aude en 1985 (ça ne me rajeunit pas..!) ; Je n’ai toujours pas de bonnes solutions, seulement des « pis-allé », ainsi que des planchers ouverts..etc.
Actuellement mon « pis-allé » c’est un des traitements bios : Apiguard (Thymol en gel) en septembre et un peu d’acide oxalique fin décembre si belles journées (pas sur les ruches faibles).
La seule intervention qui apparaît très efficace et sans aucun effet négatif sur la colonie, c’est lorsque je fais des séries d’essaims (bien populeux) : je fais là aussi un passage à l’acide oxalique après le début de ponte des jeunes reines qui viennent de se faire féconder mais avant que ce premier couvain ne soit operculé.
Je ne peux pas me permettre de ne pas intervenir / varroa, l’apiculture étant ma passion mais aussi mon seul revenu…et il y a pas mal d’autres apiculteurs dans le coin, on est responsable de ça aussi, même si ces « autres » sont eux-même parfois responsables d’autres dégâts (génétiques, reines ne vivant qu’un an ou deux, ..etc).
Laisser des provisions de miel est une bonne chose pour la colonie (surtout si elle est bien populeuse), mais ne change rien / développement du varroa.
Amitiés apicoles,
Jérôme Sarre.

Où acheter des feuilles cire bio ?

Bonjour,
Apiculteur bio novice au Portugal, il est pratiquement impossible d’acquérir des feuilles de cire bio. Pourriez-vous m’indiquer si en France il est possible d’en acheter, oú et à quel prix.
Merci.

F. Goris
http://www.herdade-valecovo.com

Oui c’est possible, en tapant « cire gaufrée bio » sur internet.
Personnellement j’en fais gaufrer à façon tous les deux ans (pour retrouver ma propre cire) et j’en ai parfois un peu plus et je peux en vendre, mais là ça sera dans l’hiver 2011/2012.
Cordialement, Jérôme Sarre.

Que faire contre la fausse-teigne ?

Question :

J’ai découvert des larves de fausse-teigne sur des cadres non construits de corps de ruche dans mes 2 ruches. 8 sur 2 cadres !
Avez-vous une solution pour un traitement ou dois-je laisser les abeilles se défendre ?

Pour la fausseteigne dans 2 ruches:
Si ce sont des ruches vides, ça n’évoluera plus jusqu’au printemps si on les laisse au froid: à voir + tard.
Si ce sont des ruches peuplées, sortir les cadres vides ou avec peu d’abeilles pour retirer les larves de f-t avec un fil de fer costaud ou un tournevis fin.
S’il y en a beaucoup, on  peut pulvériser sur les cadres une préparation avec du bacillus thurigiensus spécial pour f-t de ruches (cf magasins apicoles), mais c’est un signe de faiblesse des colonies et il y aurait peut- être d’autres choses à faire (vérifier le couvain, la population, les provisions) pour s’assurer qu’elles peuvent passer l’hiver.

Rhododendron mellifère et non toxique

Question :

Je suis un « apiculteur » très amateur, dans le Finistère sud.
Actuellement je suis en train de faire un rucher en lisière de forêt.
Pour masquer et embellir l’entrée de ce rucher, je souhaiterai mettre quelques rhodos & azalées mellifères, qui viennent très bien dans ce type de terre.
Le problème c’est que les horticulteurs du secteur sont « infoutus » de me dire quelles variétés sont mellifères & surtout non toxiques, et sur internet il y a tout & son contraire.
D’où mon appel auprès de vous; quelles variétés préconisez-vous?
Merci de vos précieuses et mielleuses lumières.

Malheureusement, je n’ai pas de réponse à votre question…
Je monte depuis longtemps mes ruches sur le « Rhodo » comme on dit ici, mais c’est dans un coin spécifique, à une altitude allant de 1600m à 2200m, versant nord des Pyrénées, évidemment de fin juin à août (sinon risque de neige sur des colonies avec beaucoup de couvain).
Je crois qu’ il sagit d’une sous-espèce  de « Rhododendron ferrugineux »;  ils ne sont pas toxiques là où ils sont (en tout cas la faune locale dont les ours, et les ruminants transhumants n’en souffrent pas). Les abeilles en raffolent quand ça mielle bien, et en plus sont en meilleure forme que les autres quand je les redescends.Le miel est très doux, délicat, tout en finesse.
J’ai beaucoup entendu sur d’autres rhodos, dans d’autres régions, jusqu’aux contreforts de l’Himalaya où il fait parait-il tourner la tête aux abeilles et aux humains, mais jamais entendu de témoignage direct.
Par contre je sais par expérience que beaucoup de plantes peuvent être très mellifères dans un certain contexte, et peu ou pas, dans un autre (climat à la floraison, mais aussi celui de tout l’année, sol, altitude…etc).
Le mieux serait d’observer  la-dite plante dans un coin similaire à celui où vous voulez la planter (il y a des surprises parfois dans des châteaux, monastères où abbayes, chez des protecteurs de variétés anciennes où autres) et sinon, si on a le temps d’essayer soi-même …mais dans le cas des Rhodos Ferrugineux ce n’est peut-être pas la meilleure idée !
De mon côté, je met votre question et cette « réponse » dans mon blog peut-être quelqu’un réagira positivement.
Cordialement, Jérôme Sarre.

PS : ici quelques images du rhododendron sauvage dans les Pyrénées

Quelle peinture pour traiter le bois des ruches ?

Question :

Apiculteur amateur je compte acquérir quelques ruches en plus cette année et je voulais savoir quelles sont les peintures autorisées pour le traitement du bois de la ruche en apiculture bio.

La réponse n’est pas facile car les différents contrôleurs (Ecocert, Qualité-France, ..etc) ont des interprétations un peu différentes du même cahier de charges bio.
Alors voila 2 principes de base:
1° : pas de toxiques (style « carbonyle »ou « xylophéne »).
2° : peintures à l’ extérieur de la ruches (donc pas en contact direct avec la cire des cadres qui a tendance à capter et stocker tout ce qui passe prés d’elle). C’est là qu’il y a quelques variations.
Il y a de bonnes peintures bio, mais d’autres sont aussi acceptées (notamment le « thermopeint » spécial ruches).
Et puis, rappel pour que ça tienne longtemps : bois bien sec, temps chaud (surtout s’il y a de l’huile de lin ou autre dans la peinture) et sans vent (poussières), plusieurs couches (j’en fais 2, avec en plus, et avant ces 2, un premier passage sur les angles (et les coins arrières/ fonds).
Bon travail,  Jérôme Sarre

Miels de Cru

Question :
On ne peut pas obliger les abeilles à butiner telle ou telle fleur! Alors comment faites-vous par exemple pour faire du miel de romarin ?

En effet, on ne peut pas obliger les abeilles ! Mais on peut placer les ruches au bon moment et aux bons endroits  pour qu’elles aient à proximité de chez elles, des fleurs à butiner à volonté. C’est tellement tentant et satisfaisant qu’elles ne pourront pas y résister ! Pour le romarin par exemple, nous installons nos  ruches sur un magnifique plateau sauvage des Corbières, proche de la mer et couvert de buissons de romarin à perte de vue et ce depuis des siècles . ..
Ce que nous faisons pour le romarin, nous l’appliquons aussi pour  » produire  » du miel de châtaignier, de tilleul, d’acacia, de rhododendron, de callune, de montagne, de tournesol, … Cette recherche d’emplacements pour les ruches afin d’obtenir telle ou telle variété de miel représente des années de travail et nécessite une excellente connaissance de la région.. Un goût aussi pour la découverte de la nature… Le but étant de dénicher des emplacements de ruchers au potentiel exceptionnel tout en évitant des déplacements en véhicule trop importants, dans un souci de protection de l’environnement et de développement durable.

Question :
Et comment êtes vous sûr que c’est bien du miel de romarin que vous récoltez au final ?

A nos débuts, nous faisions réaliser des analyses de chacune des variétés récoltées pour confirmer leur appellation. J’ai suivi aussi plusieurs formations pour apprendre à reconnaître les différentes variétés, par leur couleur, leur texture, leur arôme et leur goût bien sûr. Un peu comme on apprend à reconnaître un vin. Trente ans plus tard, j ‘ai rarement  besoin des analyses ! Avant même d’extraire le miel, par son aspect, ses arômes, son goût je sais s’il mérite son appellation. Si jamais j’ai un doute, je le fais analyser par un laboratoire spécialisé. Les traces de pollens présentes dans le miel constituent en effet la signature unique de chaque fleur, comme l’ADN pour les humains…