Un de nos stagiaires m’a posé ces questions :
Pourquoi ne travailles-tu pas avec des ruchers sédentaires? Quelle en est la raison ?
Bénéficier de plusieurs miellées pendant la saison = plusieurs récoltes ? Car pas assez de Variétés florales au même endroit si rucher sédentaire ?
Serait-ce possible de faire de l’apiculture non-transhumante dans l’Aude ?
Est-ce parce que tu produis des miels bio ?
Depuis mes débuts, il y a plus de 30 ans, j’ai rêvé d’avoir d’une part des ruchers « sédentaires », et d’autre part une activité pastorale avec des ruches allant aux romarins en hiver, puis dans les forêts d’acacias d’Ariège, puis dans les forêts de châtaigniers, de sapins, ou de tilleuls, ou en haute-montagne ou sur des tournesols bios,..etc. C’est ce que j’ai fait en ayant des ruchers sédentaires dans les hautes Corbières, pas loin de là où j’habitais, et des ruchers de transhumance pour mes ruches « pastorales ». Mais ensuite j’ai dû déménager et diminuer mon cheptel.
Maintenant, j’ai des ruchers proches pour faire de l’élevage au printemps, puis suivre les jeunes essaims ainsi créés. Ces ruchers me servent ensuite de ruchers d’hivernage pour d’autres ruches. Je n’ai pas vraiment de ruchers sédentaires actuellement, et je ne pourrai en tout cas pas être en majorité sédentaire parce que:
– beaucoup de mes emplacements pour miels de crus ne conviendraient pas en sédentaires (plateaux de romarins désertiques en été, 6 mois de neige en haute montagne…etc).
– il me faudrait bien plus de ruches au total pour récolter ne serait-ce qu’une partie des variétés de miels de crus que je produit, or c’est un peu ma spécificité, et celles de la région…
– certains de mes emplacements sont labellisables en Bio à condition de n’y être qu’au moment de la miellée (certains/ l’acacia, le tournesol bio,..).
– et puis maintenant il y a la présence du frelon asiatique dans la région qui incite en fin d’été / automne à porter des ruches à un rucher plutôt qu’à un autre selon l’infestation, le changement climatique en cours obligeant des changements de lieu de production,…etc
Et ensuite: peut-être en travaillant avec quelqu’un, et sinon plus tard à la retraite, reprendrais-je le choix au moins partiel de ruchers sédentaires..
Voila, j’ai répondu à partir de mes propres ruches et ruchers, le sujet étant si vaste et si complexe, c’est au moins un début de réflexion…